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L’envie poétique



Oh moi, la poésie, tu sais, je m’y suis frottée à l’adolescence. Baudelaire, Mallarmé, Artaud et puis, plus rien. Je ne m’y fais pas, je n’y arrive pas, ça ne m’intéresse pas. Oui, vraiment ! Et soudain, un soir de juin, elle a jailli devant moi, tel le retour de l’enfant prodige. Triomphante, elle m’a enveloppée, m’a totalement emballée, elle m’est apparue là, ici ou encore là-bas. Je ne pouvais plus l’éviter. Au coin d’un regard, dans la profondeur d’un geste, sous la plume d’une poétesse. À force de me rappeler à elle, elle m’a carrément donné l’envie. Celle de mettre à jour les mots, mes mots. Ceux qui traînent dans des carnets, sur des enveloppes, dans des agendas ; eux-mêmes rangés dans des tiroirs, sur des étagères, dans des sacs ; eux-mêmes protégés par des murs-cocons… Elle m’a donné l’envie. Mettre en lumière ces mots pour qu’ils ne restent plus lettres mortes, Qu’ils vivent solides, émeuvent touchants, amusent souriants, racontent entiers, politisent farouches. Me voilà, poésie, devant ta porte. Hésitante, ma main posée sur la poignée, je l’ai entrouverte et passé la tête à l’intérieur… Et maintenant ?

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