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Ancre 1

Témoignages

"Mars 2020. Nous sommes sur une autre planète. J’ai l’impression de figurer dans un mauvais film de science-fiction. La situation est complètement surréaliste. Les médias diffusent la peur.

 

Jusqu’à présent, j’ai vécu dans un monde sans pitié. Et comme ça, sans crier gare, au prétexte de protéger les plus fragiles, nous perdons des droits fondamentaux. La violence (pas forcément physique), la loi du plus fort est pourtant ce qui caractérise notre société depuis la nuit des temps.

 

Des morts, il y en a tous les jours, depuis toujours. De tout âge.  

 

Mais je comprends : en 2020, ce ne sont plus les plus forts qui résistent. Ce sont les plus favorisés. La lutte des classes est sur le devant de la scène. Mais cachée aux yeux de la masse derrière de belles paroles. une soi-disant solidarité. « je reste chez moi et je mets mon masque parce que je suis un bon citoyen qui protège les autres, je suis tellement altruiste ».

 

Les plus faibles socio-économiquement sont sacrifiés dans une logique de sauvetage à court terme d’un pourcentage de la population (personnes très âgées ou avec d’autres problèmes médicaux). Le tout, dans une ambiance de jugement d’autrui, d’élite morale, de pensée unique.

 

Nous savons que le virus est mortel uniquement pour une catégorie de la population. Cependant, tout le monde est confiné. Sauf les travailleurs essentiels, au bas de l’échelle sociale. Les inégalités grimpent en flèche. Toute une partie de la population s’appauvrit terriblement. L’impact sur ces personnes va durer des années. Les personnes malades physiquement ou mentalement ne sont plus soignées comme il le faudrait. Les personnes tributaires, dépendantes de structures sociales sont abandonnées. Les parents doivent s’occuper 24h sur 24 de leur(s) enfant(s). Certains en télétravaillant. Non, le burn out, c’est dans les mauvais téléfilms. Parce que, apparemment, il y a deux journées dans une. D’autres doivent déposer ceux-ci dans des garderies qui n’ont rien d’agréable. Les personnes vivant seules sont laissées à leur solitude, proches de la déprime ou carrément déprimées. L’accès aux nouvelles technologies n’est pas le même pour tous (également suivant l’âge ou la richesse). Et rien ne remplace un « vrai » contact social.

 

L’État se permet des méthodes qui se rapprochent de pays dictatoriaux. Les contrôles deviennent abusifs. Les pouvoirs policiers ne sont plus clairs. Pour personne. Certains en profitent. Même la sacro-sainte loi sur l’inviolabilité du domicile a été remise en cause.

 

Et dans cette vision apparaissent des gens qui, au-dessus de tous, vont jouer les moralisateurs. Parce que, eux, ils sont responsables. Des gens qui vont partager à tous leur bonheur de se retrouver en famille, de profiter du calme de la ville, de leur jardin. Ils sont dans leur bulle. Quand ils ne réfléchissent pas à dénoncer leur voisin, qui est, décidément, bien moins responsable qu’eux. Et puis, eux, ils applaudissent à 20h. Ils applaudissent des héros (tiens, les superhéros, ce ne serait pas un truc pour faire rêver les enfants ? Ça existerait vraiment ?), parce que soutenir un système qui offrirait un salaire plus équitable à tous, c’est beaucoup moins sympa que taper dans les mains une minute par jour.

 

Et puis, il y les masochistes. Plus ils souffrent, plus ils sont fiers. Pourtant nous ne vivons pas en méritocratie. De leur douleur, ils ne ressortiront pas grandis. Ils porteront davantage de cicatrices.

 

Les enfants et les adolescents n’ont plus école. Ils reçoivent des mails à la place. Là aussi les inégalités sont criantes. Tous les parents n’ont pas la capacité, ni le temps de remplacer les professeurs. Les jeunes en difficulté scolaire, issus de milieux défavorisés sont sacrifiés. Et pour agrémenter la chose, ils sont isolés. Triste début dans la vie.

 

Dénoncer le confinement imposé, c’est mal penser. Pourtant cette méthode ne sourit qu’aux plus favorisés. Et la majorité ne l’est pas. Aujourd’hui penser autrement c’est très mal vu. Le contrôle social nous étouffe. La morale est hypocrite.

 

On ne sauvera pas tout le monde. On ne sauvera pas non plus la liberté apparemment. 

C’est le principe des vases communiquants. On doit toujours sacrifier quelque chose.

Mais je préférerais que ce soit avec honnêteté."

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"Mon masque n'est pas un baillon, c'est un masque de guérillero. Aux premiers jours du confinement, je marche au ralenti sur la rue Neuve pour dénoncer le mépris de l'Etat envers sa légion poétique, les artistes.

Trois mois plus tard, toujours aucun euro sur mon compte en banque et je vois le moral des troupes s'effriter autour de moi. Nul ne sait quand ça va reprendre.

C'est quoi, "ça ?". Le peu de sel d'une vie affadie par la morosité du système. Le premier ennemi est détecté : la perte de sens. Le deuxième serait de l'ordre du carcéral. Le troisième, le plus vicieux, l'ennui. Que faire ? Crier, hurler, lutter, chanter. Et si du système, on enlève le sel, y renoncer et résister."

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"Je suis un nouveau super héros

Je suis Mascognito

J'ai le super-pouvoir de protection

Je me déplace quelle que soit la météo

Je déjoue tous les complots

En empêchant quiconque

De lire sur vos lèvres le moindre mot

Je défie les virus laissés à l'abandon

J'enclume votre visage du nez au menton

Et cache vos sourires d'Apollon

Ou vos humeurs de plomb

Je suis Mascognito

Je suis un nouveau super-héros

Mais à quel prix donc !"

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"Le confinement a commencé à s’imposer dans ma vie avant la date officielle. Précisément lorsqu’on m’a téléphoné pour me dire que je ne devais pas me déplacer pour rendre visite à maman, dans sa maison de repos. Pour moi, c’est le jour 1, Madame Wilmes peut bien faire et dire ce qu’elle veut (et d’ailleurs elle le fait). Ce samedi 20 juin, jour où Séverine m’intègre dans sa galerie de portraits qui en disent tant sans qu’on voit leur bouche, ce sera le jour 99. 

Durant ces 99 jours, j’aurai écrit une soixantaine de petits textes. Il y a eu ceux du début, où personne ne savait très bien ce qui allait arriver. J’étais révolté. Du premier chiffre de victimes. De l’amateurisme du gouvernement. De sa première communication pathétique. De sa première bévue. De son premier mensonge. De l’absence d’excuses aux gens, qui pourtant devenaient déjà acteurs de ce temps de crise. Du soutien d’une presse d’état incarnée par le pseudo-journaliste Sacha Daout.

Et j’ai continué à écrire mes billets. Outré. Des chiffres qui gonflaient. De l’incurie du gouvernement. D’une deuxième communication encore plus consternante. D’une deuxième bourde encore plus énorme. D’un deuxième mensonge encore plus impudique. De l’absence renouvelée d’excuses aux gens, pourtant désormais les vrais acteurs de ce temps de crise. Et j’ai commencé à parler parfois en positif, contaminé par les initiatives d’une collection de personnes qui ont pris le relai de pouvoirs publics défaillants.

Et puis, j’ai encore rédigé des posts. Fatigué des chiffres toujours plus effrayants. De l’incapacité toujours plus chronique du gouvernement. De sa énième communication ahurissante, d’une connerie magistrale supplémentaire, d’un mensonge honteux qui se rajoute. De son inanité flagrante, de son mépris assumé. De son absence persistante d’excuses aux gens, ceux-là même qui nous permettent de commencer à penser que la crise sera surmontée. Alors que désormais Belgique rime avec mauvaise gestion du covid-19 aux 4 coins du globe. Et j’ai commencé à entrevoir puis à être convaincu que la solution, c’était nous, les gens. Qu’on pouvait laisser Sophie Wilmes parler toute seule dans le poste et développer nous-mêmes une intelligence que les pouvoirs publics nous démontraient jour après jour ne pas avoir. Et c’est vrai qu’il y avait du monde à l’œuvre depuis un moment, se substituant à l’Etat en toute discrétion mais surtout en toute efficacité.

Aujourd’hui, on sort peut-être de la crise. L’indice le plus sûr en est que la campagne électorale a commencé. Mais si on en sort, l’Etat n’y sera pour rien. Au contraire, il faudra lui réclamer des comptes, à ce gouvernement. Pour ce qui concerne la colonisation, il aura fallu 60 ans avant qu’on imagine créer une commission parlementaire ‘vérité et réconciliation’. Et dans ce titre, il manque déjà ‘excuses’. L’arrogance de Madame Wilmes et de son équipe de bras cassés laisse peu d’espoir, mais le combat vaut d’être mené. Revendiquer des excuses. Exiger la vérité sur l’absence de gestion de la crise par ce gouvernement (pire pays aux yeux notamment de l’OCDE !!). Et je prends le pari que si nous prenons connaissance de cette vérité, il sera fort difficile de se réconcilier avec ce gouvernement. 

Aujourd’hui je peux commencer à revoir mes amis et surtout maman, bientôt la serrer dans mes bras. C’est d’une telle douceur. Il y a tant de personnes qui ont rendu cela possible et qu’il faut remercier. Vous n’en faites aucunement partie, Madame Wilmes. Carinne, qui a réalisé mon masque sur la photo, en fait assurément partie."

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"Avancer masqué ou pas ? Protéger les autres ou s’en protéger soi-même ? Ces trois mois de confinement nous ont certainement paru durer des années. Isolés, cloitrés, barricadés, enfermés, coupés du monde et des gens. Ces gens devenus des bombes humaines, des vecteurs de transmission d’un mal dont nous ne voulions pas. 

 

Mais de quel mal parlons-nous ? 

 

Personnellement, cette sortie de confinement n’a pas été une révélation. Elle n’a fait que confirmer ce que je savais déjà : non les gens, vous ne m’avez pas manqué. Que vous portiez au fond de la gorge les germes du Covid-19 ou au fond de l’âme ceux de l’Humanité-2020, vous ne m’avez pas manqué. On était bien entre nous, à ne pas devoir se taper vos tronches d’abrutis, vos discours d’abrutis et vos gosses abrutis par trois longs mois passés à vos côtés, biberonnés à vos raisonnements de connards. 

 

Le grand mérite du confinement, c’est d’avoir rendu ses lettres de noblesse aux réseaux sociaux. Nos échanges transitaient inlassablement par Facebook & Co, fraîchement reconduits – faute de mieux - dans un rôle de lieu de rassemblement qu’on avait pourtant oublié depuis bien longtemps. Or, dans le monde virtuel, on a pu profiter à fond de cette option magique qu’est le masquage. L’effacement, le tri, le nettoyage. 

 

Tu veux m’imposer ton avis sur la cloroquine alors que tes compétences en médecine, comme les miennes, s’arrêtent à une partie de Docteur Maboule ? Masqué.e ! Tu veux me faire douter de l’efficacité des masques FFP2 alors que le seul masque que tu mérites, c’est celui d’un clown ? Masqué.e ! Tu as lu en diagonale la moitié du quart de la carte blanche d’un philosophe dont tu es incapable d’épeler le nom correctement, mais tu te sens obligé.e de partager ce nouveau savoir à la terre entière ? Masqué.e ! Tu as compris que tu as compris et tu ne résistes pas à la tentation de le rappeler à celles et ceux qui, selon toi, n’ont pas compris ? Masqué.e ! 

 

Sache que, dans tous ces cas de figure, ton avis, je m’en bats les falafels.  

 

Grâce à l’option du masquage sur Facebook, j’ai pu écourter le spectacle affligeant de ton auto-suffisance, ce moment gênant où, comme une bonne partie de l’humanité, tu t’es senti.e investi.e d’une mission : tenter de forcer dans la tête de ton prochain l’idée de son infériorité. La voilà, l’utilité première du masque ! Masquer ces hordes de parasites qui, en voulant à tout prix démontrer leur éclat intellectuel ou moral, se sont auto-effacés de ma vie et ont alourdi sans même s’en rendre compte le bilan des victimes collatérales d’une pandémie qu’ils pensaient combattre vaillamment. Vous voilà hors d’état de nuire : isolés comme la crasse au fond du filtre de mon lave-vaisselle, vous ne salirez plus mon existence. Vive le masque ! 

 

Dans ce contexte, le retour à la réalité post-confinement n’en fut que plus douloureux : des gens partout, qui baignent dans le jus de l’autosatisfaction où macèrent leurs certitudes insondables. Les gens. La crasse. La puanteur. Vive le masque !

 

Porter le masque ? J’y suis favorable, ne serait-ce que pour m’épargner la moitié de vos visages, vos sourires béats et me contenter de vos regards bovins. Car au final, tous masqués, c’est dans le fond de l’œil qu’on se scrute. Et dans les vôtres, je ne vois que le vide. Le vide de celles et ceux qui croient tout savoir, mais ne savent rien. Tous masqués, nous sommes tous égaux. Et si, comme tu le prétends, le port du masque t’empêche de respirer, sache que la perspective de te voir étouffer derrière ton bâillon ne m’émeut guère. Vu que tu es maintenant titulaire d’un doctorat en médecine obtenu à l’Université Saint-Jean-de-mon-cul-des-Réseaux-Sociaux, je ne doute pas que tu maîtrises l’art de l’auto-réanimation. Moi pas.

 

Comme toujours, je passerai mon chemin. N’oublie pas que je t’ai masqué.e. Je ne te vois pas agoniser.      

 

Vive le masque."

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"Alors… tous victimes ou tous coupables ?

A l’instar des chômeurs, ces éternels ingouvernables précaires, responsables désignés autant que stigmates et indicateurs de notre état permanant de crise économique, serions-nous coupables d’avoir mal confiné ?

C’est l’avis de mon voisin de palier, et celui de certains de mes amis qui, confinés dans leur peur de l’autre et confortés par la plupart des médias, pensent qu’il est légitime qu’on m’arrête parce que je me suis aventuré à l’air libre sans me désinfecter les mains.

Cette panique - tous ensemble, tous ensemble mais chacun chez soi ! - est le seul élan collectif autorisé. À ’heure des corps séparés, la réunion est subversion. L’unique antidote face au virus est un subtil dosage d’enfermement et d’obéissance.

 

Hier "tous Charlie", unis pour la liberté d’expression, nous ne sommes plus aujourd’hui que des porteurs sains asymptomatiques, vaguement honteux d’être contagieux, éternellement reconnaissants à un gouvernement illégitime de renforcer les pleins pouvoirs de l’ogre capitaliste, trop heureux de se repaître de ses propres horreurs mortifères, et qui continuera à mettre tout en œuvre pour que les désastres annoncés deviennent réalité."

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"Depuis plus de trois mois, derrière nos masques, s'emmagasinent nos souffles vitaux qui, bientôt, soulèveront le couvercle de la résignation."

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"De par ma fenêtre, j’ai regardé les gens de ma commune.

Les gens avec leur masque dès le début du mot "pandémie"; puis ceux qui en ont fait de fortune; et enfin, les autres qui continuaient leur vie comme si de rien n’était.

On nous demandait d’être solidaires, de faire preuve de civisme. J’en ai vu très peu. 

On nous montrait des chiffres, des évolutions, la nature qui reprenait ses droits, le tout dans ces belles boîtes animées et connectées.

On nous promettait. On nous enlevait certains droits. On nous a obligés certains choix pour survivre encore et encore. 

On a vu et entendu de tout. Nous avons été surpris des réactions de certains.

 

L’homme est un loup pour l’homme. On était "comme en période de guerre" : les collabos, les dénonciateurs, les aidants, les héros, les donneurs de leçons, ceux qui pensent au complot. Les médias nous ont rabâchés les oreilles et les yeux, ces discours aussi farfelus et inintelligents. Imposer la peur pour mieux nous manipuler. 

Des cases, toujours des cases, et cette pandémie, ce COVI 19. Ce pseudo gouvernement me l’a encore bien plus montré : diviser pour mieux régner.

On nous a dit ça, puis les mêmes gens nous ont dit le contraire.

On ne savait plus sur quel pied danser, au point d’en perdre la tête.

J’ai mal au ventre, j’ai envie d’hurler,  j’ai mal aux yeux, j’ai les oreilles qui saignent, j’ai les poings qui démangent, j’ai le pavé qui attend dans ma poche, et ce, encore plus qu’avant.

Oui, parce que ce confinement a fait beaucoup de dégâts à l’humain, la faune, la flore.

Ce confinement a encore une fois montré l’inégalité des CASES, ces cases qu’on nous impose dès la naissance, l’incivisme et la connerie humaine... à ne pas comprendre qu’on est la pire des races sur terre.

Le COVI 19 et les politiques se sont fait plaisir : ils nous ont encore plus donné le droit à l’oubli, la haine, la mort, la guerre.

Nous sommes tous fautifs dans cette pandémie et certains bien plus que d’autres.

Quand est-ce que l’argent, la couleur de peau, la religion, la société instaurée seront-ils oubliés pour enfin vivre en harmonie sur celle qui nous supporte depuis longtemps.

La terre ne fait que commencer à gronder, le pire vient seulement de commencer.

À nous de changer !"

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"Les infos montent, remontent, on les met de côté, puis c'est le déluge dans les médias. Plus possible de nier, monobloc d’infos en occident, les histoires de Covid récitées en mantras, litanie des requis et rappel que ce qui n'est pas autorisé n'est pas permis. Youpie.

Nuage de panique, incitation à la propreté et aux comportements plus aseptisés que le vrai faux nuage non radioactif en 1986. Le discours public et les masses molles ont été prudents, taciturnes, ternes, cernés, ankylosés par la peur des effluves de dessous de bras d'un pangolin asthmatique.

 

10 mille morts pour 10 millions de vies en pauses. Je n'ai pas à dire si c'est trop ou trop peu, si c'est bien géré ou non, si les morts devaient mourir ou s'ils ont été euthanasiés par un système d’accueil "abandonnataire".

Lectures sociologiques d'un monde où Mammon a creusé des sillons dans les mamelles de la grosse bleue, illuminations conscientes et constats de mocheté environnante, que certains découvrent au fil des témoignages qu'ils avaient réussi à nier jusque-là.

 

On voit les seuils de pauvreté. On a le temps pour la commisération. Saut dans le passé, la charité est prise en charge par les autres.

Les oreilles se refermeront à la misère commune en même temps que les restaurants rouvriront, et que les ego se déploient. C'est toudi le plus petit qu'on spotche, le plus petit indépendant qui se cassera la gueule parce qu'il aura moins de marge d'adaptation, le faible qui n'aura plus assez de ressort pour sauter hors du marasme d'un isolement qui mime l'isolation. 

 

Le cycle n'a pas été vertueux. Je n'ai pas tondu mes fougères en banzaï, je n'ai pas fait de cuisine moléculaire, je n'ai pas lu toute la pile de références en retard, et je ne me suis pas mise au jogging. J'ai été écrasée par le quotidien et la laideur, ou la mollesse et les atermoiements, autant que par un trop-plein de choses chiantes à faire, que par les envies de casse et de liberté.

Je retiendrai de la période beaucoup de colère, d'impatience, une énergie noire et épaisse qui donne envie de pousser ceux qui sont dans le déni, comme les trop prudents, une envie de ne pas croire en l'intelligence collective qui accepte, par peur d'une toute petite chose, de mettre son neurone de côté.

 

Quels seuils auront bougé ? Tant d'occasions ratées, d'opportunités éludées d’unir les forces véritablement, de coordonner les plans, par les blocages préexistants. Ca rippe. Mais quand est-ce que la bielle va casser ?

On ne dirait pas, mais dans le fond je ne suis pas si négative. Je rêve toujours d’un état fort, qui reprenne la part du lion, et écoute moins ceux qui distillent le mercure dans nos systèmes nerveux et économiques.

La prudence n'est pas mère de toutes les vertus. Ni la camomille. Arrêtons la tisane, buvons un gros schnaps, bordel !"

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"Témoigner, c’est laisser une trace. Une photo, c'est un arrêt sur image.

 

Je voulais écrire un texte sur la gestion de cette crise du coronavirus mais je n'ai pas eu envie de penser à moi. J’ai lu les signes qu’il nous a envoyé. J’ai vu son asphyxie : l’Univers a mal, il va mal et il est mis à mort. L’Homme pense qu'il le maîtrise. L’homme n'a donc rien compris. L’univers nous rappelle qu’il est le seul maître ici.   

Tout est dans son nom, il s’appelle Coronavirus. Même dans son nom, il nous parle : vire les couronnes ! L’argent, le capitalisme ne sont pas, ne sont plus de ce Monde. Il est grand temps de reprendre nos Vies en main. Certains écriront qu'il est temps de "rallumer les étoiles". Je pense qu'il est temps de se réveiller et d'éveiller les consciences à la glorification de l’Univers, enfin. 

L’argent n’est pas l’or et il ne doit plus gouverner. L’or est le Coeur et le temps. "Se voiler la face", c'est pour moi le fait de ne pas comprendre les signes clairement envoyés.  

Ce monde d’argent et de pouvoir doit se terminer, c’est la fin. C’est l'asphyxie.  

Coronavirus ou virons les couronnes ! "

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"Se voiler la face, se voiler la mémoire.

 

Il a fallu le faire et nous allons encore le faire. Pour se protéger, pour protéger les autres, ceux qu’on aime mais aussi tous ces inconnus que nous croisons jour après jour.

Un virus a eut la bonne idée de nous rappeler que les épidémies ne seront jamais vaincues, que nous devons rester vigilants. 

Il s’est agité au nez de nos dirigeants qui ne possèdent plus qu’un boulier compteur à la place de leur empathie, qui depuis des décennies, petit à petit, délaissent les plus vulnérables, les abandonnent à la misère, la solitude, le dénuement moral.

 

Sera-t-il suffisant pour que cela change ? J’en doute. Déjà, je vois de plus en plus de gens oublier qu’il y a quelques semaines, les rues étaient désertes, vides. Oublier que dans nos milieux citadins, nous avons pu avoir des moments de quiétude, certes forcés, et, pour les proches des malades et disparus, angoissants et maltraitants. Oublier que les homes se sont transformés en mouroirs pour certains, en enfermement dans un silence macabre et morbide. Oublier que nous sommes dirigés par une caste incompétente et imbue d’elle-même.

Oublier, mettre au fin fond de la mémoire, dans un puit, une oubliette, voire même le néant, les semaines qui viennent de passer en se disant que si on les oublie, cela ne se reproduira plus."

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"Faut il encore des infimier.e.s ?

 

Le 13 mars, mon univers professionnel a basculé. 

 

20 ans que ces couloirs et ces blouses blanches, bleues et vertes sont ma deuxième maison et ma deuxième famille.

20 ans de soins, de moments intenses de vie et de mort dans ces murs. 

20 ans d’un rythme effréné, ne pas s ‘arrêter pour ne pas trop y penser.

 

13 semaines plus tard, je réalise ENFIN que je vis de l’injustice maltraitante depuis tant d’années mais que je n’avais pas envie de la voir.

Car avant de manquer de masques dans les hôpitaux, il manque de bras, de temps, de qualité, de formation, de soutien, de perspectives professionnelles, de transparence, de compréhension, d’empathie, de reconnaissance, d’écoute, de respect et d’équité.

 

Alors faut-il encore des infirmier.e.s, vu qu’apparemment on pourrait donner des soins sans études spécifiques ? Il aura fallu cette goutte pour faire déborder mon vase, et tourner le dos dans cette cour entourée de mes amis de galère. Une goutte de trop dans un vase déjà trop plein car oui mon métier est épuisant, tout le monde le sait et non ce n’est pas une vocation, c’est un métier.

 

Je me retrouve tellement dans cette phrase d’une collègue : « je n’ai pas été contaminée mais maintenant j’ai la rage. »  Alors cette rage va être réinjectée et transformée en courage pour reprendre des études et réinventer ma vie professionnelle. Je n’ai pas le courage d’être dans un combat collectif et politique de reconnaissance, non c’est fini, je m’écoute enfin."

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"Ce soir, l'orage gronde, explose le ciel de plomb, en duo, en écho avec mes neurones. Nos colères sont à l'unisson au rythme planétaire.

Avec la clarté intense des éclairs, j'imagine tous ces regards saisis au travers d'un objectif sensible. Ces regards soulignés par ces masques qui ne nous empêchent pas d'exprimer notre colère, notre sentiment d'injustice sociétale récurrente.

 

J'imagine l'intensité de ces milliers de regards de soignants, d'artistes, de techniciens du spectacle, tous ces oubliés, ignorés, ostracisés ; les sans domiciles, les réfugiés planétaires, ces bousculés, déracinés par cette société et ses politiques inhumaines et mortifères.

 

Mais aussi ces victimes de carences sanitaires par défaut de prévoyances et ignorance, les cancers dû à l'alimentation industrielle et aux pollutions, les augmentations des maladies respiratoires, l'apparition d'un nombre croissant de tumeurs du cerveau par excès d'exposition aux hyperfréquences, les maladies auto-immunes de plus en plus fréquentes, et j'en oublie.

 

Et puis la multiplication des dépressions, des burn-out et des addictions sévères.

Et encore et toujours les malnutritions endémiques, les absences de médecine préventive dans beaucoup de régions du globe, ainsi qu'un certain abandon de justice équitable véritablement citoyenne.

 

J'imagine ces multitudes de regards interpellant les responsables de l'ampleur de cette crise sanitaire, par défaut de compétence et de prévoyance, qu'ils soient politiques ou économiques arc-boutés sur un modèle économique dépassé.

 

Depuis des années, les désastres planétaires successifs ont mit en évidence qu'une mutation sociétale et économique est nécessaire plus que jamais aujourd'hui.

J'imagine que, très bientôt, nous ne nous cacherons plus la face.

Est-ce que je rêve ?

Est-ce que nous rêvons ?"

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"Que faut-il finalement retirer de tout ça ? Être en colère ? Exaspéré ? Déçu, énervé, confiant, angoissé ?

Faut-il finalement se laisser envahir par la peur de l'autre, de la menace potentielle qu'il représente, de celle que je représente pour lui ?

Je sors de boire un verre chez un pote qui a cru perdre sa femme plusieurs fois, en deux mois, à cause du covid. Leur choix ? La vie.

Je vais suivre cette voie, en prenant soin des autres mais en garantissant mon intégrité d’Homme, qui n’a pas peur et qui avance."

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"Faut-il continuer... à pallier aux manquements de nos gouvernants ?

Mi-mars 2020 le monde s’arrête de tourner rond. Passé le choc, il faut reprendre sa vie en mains, normale... Pas le temps de se poser la question car les jeunes dont on s’occupe, nous profs, nous interpellent très vite avec leurs questionnements emplis d’effroi, de panique... Ils comptent sur moi/sur nous. Mais je n’ai pas les réponses claires et faciles qu’ils attendent. Par contre, comme rien ne vient de nos directions et gouvernants, j’ai des idées ! Des idées pour avancer positivement ensemble et j’espère que ça suffira... 

Puis, sans aucune discussion, ni préalable, on nous dit qu’il faut reprendre l’école. Quand ? Comment ? Pas de réponses ! Le faible équilibre se brise de nouveau... Ce n’est pas la faute de mon établissement, ni d’aucun je pense, qui fait de son mieux, sans rien. Alors on se retrouve de nouveau à pallier, à trouver de nouvelles idées, à combler les manques car aucune des promesses faites n’a été tenue. C’est dur, physiquement, moralement. Ce n’est pas mon rôle, ce n’est pas dans mes compétences mais je le fais. Du mieux possible, avec le sourire, pour eux !

Seulement voilà, faut-il continuer ? Doit-on pallier à tous les manques et endosser 10 000 casquettes ? À force de compter sur les forces vives, sur notre professionnalisme et notre amour du métier, les problèmes sont passés sous silence et on continue indéfiniment jusqu’à épuisement. On nous laisse nous débrouiller sans se soucier de ce que ça nous coûte car on le fera par conscience professionnelle. Et tout le monde se voile la face car non, ça ne va pas ! On essaie de faire aller... Le problème, c’est qu’en faisant ainsi, pour les meilleures des raisons, on ignore le problème de fond et on ne le combat pas, laissant croire aux politiques que tout va bien et que quoi qu’on nous demande de faire, on le fera.

Alors faut-il continuer comme ça ? Je ne sais plus..."

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"2015 burnout, à la maison, sans boulot, sorties autorisées, se découvrir des passions, se reposer, aimer.

2020 covid19, confinement, à la maison, avec le boulot, sorties à éviter, se découvrir des peurs, s'angoisser, ne plus pouvoir aimer.

 

Il y a des parallèles à faire entre ces deux périodes, niveau état d'esprit et stress... Et il y a évidemment des différences fondamentales.

Angoisse de la solitude, des heures à passer seule à ne pas savoir quoi faire, à ne voir personne, à se poser des questions sur l'avenir, à ne pas trouver les réponses, à tenter de prendre soin de soi malgré l'envie de se vautrer...

Passer du stress de ne plus pouvoir sortir et voir des gens à celui de devoir sortir et voir des gens...

Pester sur ces autorités incompétentes, sur le fédéral laissant aux communes la responsabilité de s'occuper un tout petit peu de ses gens...

Laisser, surtout, au citoyen, la responsabilité d'aider l'autre citoyen...

Je garderai une image très forte, le personnel hospitalier de Saint-Pierre tournant le dos à la Première Ministre...

Je pense qu'on ne pourra qu'avoir changé après cette expérience, mais ce qui reste constant chez moi est le pessimisme, je ne crois absolument pas à un rebond positif après cette pandémie..."

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"Oui, il faut physiquement se voiler la face, c'est un geste de solidarité, et la solidarité est belle et nécessaire. C'est le côté pile de cette crise : on a vu de la solidarité. 

D'office, il y a un côté face. En effet, non, il ne faut plus se voiler la face en réaction aux décisions prises par nos politiques. Leur vrai visage a surgi à chaque moment de cette période, même les gens les plus rationnels commencent à douter de nos élites et de leur bon sens. Donc, oui et non, il faut se voiler la face."

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"Temps béni du confinement.  

Le silence retrouvé dans une ville qui ne dort que d’un œil, peuplée d’ombres furtives et masquées.  

Ville déserte où les odeurs végétales supplantent celles du gasoil. 

Ville où les animaux s’enhardissent dans les jardins en friche.  

Un pic-vert, dans la rue d’à côté, martèle qu’il en faut peu pour réenchanter l’urbain. 

Mais qu’il en faut beaucoup pour redevenir malin. 

 

Temps maudits du confinement. 

Où la geste fraternelle et amoureuse offre  la maladie et la mort.

Où les vieux sont toujours plus seuls, apeurés et les jeunes, encagés.  

Où la société malade de soi régurgite sans fin ses maux. 

 

C’est qu’il faut beaucoup de morts pour rappeler le prix de la vie."

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"Mars 2020, la Belgique est en confinement. Nos droits et libertés fondamentaux sont mis à mal pour notre sécurité. Peut-être... Cependant, des dysfonctionnements sont criants, nos gouvernements semblent tâtonner, manquer de compétences. Rien n’a été anticipé. 

La plupart des activités sont suspendues et un temps de pause s’impose. 

Les interrogations, les incompréhensions et le sentiment de désaccord s’accroissent et nous rassemblent. 

 

Entre amis et connaissances, après discussions, nous décidons d’utiliser l’outil simple de la photographie et reprendre place dans l’espace public pour questionner, relancer le débat. 

Depuis le 30 avril, chaque jour à 18.00, nous publions des images avec des questions ouvertes commençant par « Faut-il ». 

 

Ni secte, ni parti politique, ni donneurs de leçons, cette action spontanée vise à rendre visible la multitude des interrogations que tout un chacun peut avoir sur une société qui semble fonctionner de plus en plus en désaccord avec les individus qui la font : nous, vous et toutes générations confondues."

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"Je suis colère

Contre ce gouvernement de pacotille incapable de prendre des décisions justes

Je suis souffrance

Avec toutes ces personnes qui ont subi des violences

Je suis misère

Avec toutes ces personnes qui ont perdu travail, logement

Je suis solidarité

Avec toutes ces personnes qui exercent un métier indispensable et de contact

Je suis vénère

Contre tout ce gaspillage engendré

Je suis végétarisme

Pour une régulation stricte de la consommation de source animale"

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"L’avenir de la planète de nos enfants, qu'en sera-t-il ?

Malheureusement, nous ne possédons pas de réponse... Nous sommes face à l’inconnu, et cet inconnu fait peur. Ce qui m'inquiète, c'est que l'homme est capable du pire dans ce genre de situation. Les médias de masse nous font peur, la réaction de nos "dirigeants" nous fait peur, l'avenir professionnel, l'économie, etc. Tout est mis en place pour que cette crainte nous rende bien obéissants.

Pour moi le jour d'après devrait être écrit dans un climat de bienveillance et de clarté... Malheureusement, j'ai bien peur que la chute économique nous force à courber l'échine de nouveau et à retourner dans cette course folle qui nous empêchera d'avoir un temps de réflexion sur nos vies et nos choix.

Allons-nous nous replonger aveuglément dans ce "Goulag" professionnel ? Ou avons-nous pu profiter de cette quarantaine pour reprendre nos forces intérieures ? Notre volonté de changement sera-t-elle plus forte ?

Notre avenir et celui de nos enfants en dépendent. Que voulons-nous leur enseigner ?

Je pense que nous sommes le détonateur du changement. À nous de voir si nous appuyons ou pas dessus car ce sera à nous de faire le premier pas. Arrêtons d'attendre qu'un quelconque gouvernement bouge s’il ne se sent pas menacé.

Viva la révolution !"

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"Une intelligence fine allant de pair avec de la bienveillance, c'est ce que nous étions en droit d'attendre de ce gouvernement qui s'est avéré avoir un coeur tout bleu et froid.

À nous de nous rassembler et de résister les bras grands ouverts, de faire preuve d'ingéniosité afin de mordre ces dirigeants aux chevilles et de les faire tomber."

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"Au final, que va t-on retenir de tout ça ? Que la famille et les proches sont ce qu'il y a de plus précieux dans nos vies ? Que l'humain, qui voudrait tout contrôler, doit se rappeler à quel point il ne maîtrise pas tout ? Le politique est humain et semble bien patauger face à une situation inédite...

Nous savons que beaucoup de choses doivent changer pour ne pas que notre "civilisation" s'effondre, et ma plus grande peur est que tout redevienne comme avant le Covid19."

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"Craignez nos bouches cousues par des doigts solidaires

Entendez nos regards qui hurlent leur colère

Car derrière nos lèvres masquées qui s’agitent, nos voix étouffées, nos mots qui suffoquent

Rugissent nos corps insoumis 

Et de leurs mouvements entravés naît

Révoltée et puissante 

Une intarissable danse" 

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"21/05/20 : la semaine a été intense en retrouvailles et en montagnes russes d’émotions dues à la fatigue. Parmi celles-ci, de la colère. Beaucoup de colère. Vivement le week-end, les vacances, les jours meilleurs. Mais existent-ils ? Parfois je me dis que ce monde est trop inadéquat. Pas à la hauteur. Aujourd’hui ça m’a frappé comme une évidence bien amère."

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"Le masque... 

Les masques... J'ai l'habitude d'en mettre depuis 30 ans... Je suis infirmière en soins intensifs depuis 1990... Et en salle de réveil depuis plus d'un an... Le masque fait partie de mon travail depuis 30 ans... Seulement je ne pensais pas qu'un jour... Il ferait partie de ma vie... Qu'il m'accompagnerait dans mes trajets... Dans mon sac... 

Qu'est-ce ça change ? 

On observe plus... 

Déformation professionnelle oblige... Ceux qui le portent correctement... Ou pas...

On espère que celà ne va pas durer surtout.. 

On s'interroge... Est-ce que l'on se fera la bise un de ces jours... 

Alors on relativise... 

On doit se protéger les uns et les autres... 

Patience et vigilance... 

Et puis on avance.... Un jour à la fois... 

La santé n'a pas de prix..." 

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"Voici deux bons mois, notre ministre fédérale de la santé nous vendait une rassurante bonne grippe.

Plus de 8000 morts après, et après aussi le festival d'infos contradictoires sur le coronavirus et les enfants, sur l'utilité du masque,

d'abord inutile, puis obligatoire dans certains lieux mais pas partout, après la saga des masques (les masques détruits en 2016 et

que le gouvernement fédéral a oublié de remplacer, les masques annoncés mais pas livrés, les masques livrés mais non conformes,

les masques que les directeurs d'école ont dû aller chercher le dimanche matin, veille de la réouverture des écoles), après le carnage

des maisons de repos, après bien d'autres incohérences, après avoir vu s'épuiser des gens consciencieux qui ont continué l'exercice

de leur métier au péril de leur vie, malgré le mépris dont leur ministre de tutelle les afflige depuis des années, je me demande ce qui va

suivre. On nous a dit qu'il y avait un avant et qu'il y aurait un après. On nous a dit que rien ne sera plus comme avant. Et tout tend à

montrer que tout recommence comme avant : ce matin, Maggie De Block suggérait que pour contrer la pénurie des héros dont on

applaudit tous les soirs l'héroïsme et l'abnégation, on devrait recycler des chômeurs en les formant gratuitement. La grille horaire de la

formation comprendra-t-elle un module "Être des héros" ?

Pendant deux mois on a dit à ces gens qu'ils étaient formidables. Aujourd'hui on leur dit que n'importe qui peut les remplacer.

Je me méfie de l'après qu'on nous promet, et encore plus de celui qui risque de se présenter."

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"À l’ère covid, comment vont se conjuguer les nouvelles amours ? Ça va paraître dérisoire pour certain.es, mais vraiment, comment apprivoiserons−nous ces nouvelles rencontres ? Que ferons−nous de la distance sociale et physique recommandée ? 

Est−ce que les débuts auront toujours des charmes inexprimables, comme le disait si joliment Molière ? Ou bien réinventerons−nous de nouveaux codes amoureux ? 

Est−ce qu’on arrivera encore à ressentir ces papillons au fond de notre estomac au moindre non−effleurement ? Est−ce que nos yeux deviendront le reflet de nos âmes et de nos sentiments ? Un nouveau baromètre qui remplacera la chair de poule de nos peaux jadis en fusion ? 

Ou bien ferons−nous fis des recommandations et nous laisserons−nous nous emporter par la fougue des premiers instants ? 

C’est ce qui me vient là, quand j’essaye de penser à ce nouveau monde. Comment conjurerons−nous l’amour à l’ère covid ?"

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"Une époque où les sourires s'effacent, où les regards sont plus que ce qu'ils sont.

Une époque qui questionne et où le quotidien ne ressemble pas à celui que l'on a espéré ; à celui que l'on veut laisser.

Une époque où quand on regarde le monde, on ne voit pas la beauté des gens qui le composent.

Poser un regard sans rien dire n'est pas consentir."

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"Masquée (ou voilée), mais pas bâillonnée !"

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"Faut-il déconfiner le capitalisme ?

Le confinement, ou quand le néolibéralisme se la joue totalitaire, à fliquer nos comportements et nos vies privées... sans mettre les moyens en œuvre pour protéger la population ! Masques, tests, vaccins ? Tout devrait passer par le privé, mais il aura fallu plus de 2 mois pour voir un début de moyens : masques vendus dans les supermarchés, labos privés pour le dépistage, alors qu'ils ne sont pas organisés pour ce faire.

Mais surtout, circulez ! Y'a rien à voir.

Si le confinement a eu un objectif (atteint ? pas si sûr), c'est celui de nous faire taire et d'éviter l'effondrement annoncé de notre système de santé, privatisé et détruit par des décennies de coupes brutales, l'économie de milliards d'euros, la suppression de milliers de lits et l'exploitation éhontée du personnel.

Les crises économiques sont maintenant régulières, de plus en plus graves. Systémiques, elles sont inévitables dans l'économie de marché. Et sa béquille, l'état bourgeois, va nous montrer clairement son vrai visage : il est là pour nous forcer à travailler, nous écraser et consacrer l'essentiel de son budget à maintenir les bénéfices des actionnaires.

Faut-il dégager Wilmès ?"

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"Avec le masque, j’apprends à dire moins, mais mieux.

J’apprends à taire ma langue et retrousser mes manches.

Avec mes yeux plus isolés, j’apprends à regarder ailleurs que là où on désigne nos choix.

J’apprends à sécher mes larmes sans oublier, et à lire dans le regard des autres éperdu.e.s.

Avec le silence, j’apprends à ne plus subir l’éternel refrain de celles et ceux qui composent nos avenirs.

J’apprends à écouter les mots qui se meurent en moi.

Avec ou sans le masque, quoi qu’il en soit, je tiens à vivre autrement."

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